Andreu Pintado, J. - Cabrero Piquero, J. - Rodà de Llanza, I.: Hispaniae. Las provincias hispanas en el mundo romano. (Documenta ; 11). 547 p. Textos en castellano excepto uno en portugués, y resúmenes en inglés, francés, alemán o portugués, ISBN: 978-84-936809-7-8, 65 €
(Institut Català d’Arqueologia Clàssica, Tarragona 2009)
 
Compte rendu par Laurent Lamoine, Université de Clermont-Ferrand
 
Nombre de mots : 1381 mots
Publié en ligne le 2010-10-25
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=930
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           La décennie 2000-2010 est marquée internationalement par un aggiornamento des études sur les provinces de l’Empire romain, que ce soit sous la forme de monographies, de recueils d’articles ou bien d’ouvrages collectifs. La communauté scientifique historique ibérique contribue grandement à ce renouvellement comme en témoigne le livre Hispaniae. Las provincias hispanas en el mundo romano. Il constitue le bilan du colloque de Tudela en Navarre organisé en avril 2007 par l’UNED (Universidad Nacional de Educación a Distancia) de Tudela et l’Institut català d’Arquéologia Clàssica de Tarragone et consacré à l’histoire des provinces ibériques sous la République et le Haut-Empire (Ier-IIIe siècles). L’ouvrage est structuré en trois parties qui correspondent aux inflexions de la réflexion actuelle sur la romanisation appliquée à la péninsule Ibérique : compléter et réexaminer les fonds documentaires, analyser les conditions de l’installation de Rome dans les provinces et du poids de ces dernières dans la compétition politique romaine, et rendre compte des mécanismes de l’intégration des provinciaux dans l’Empire. L’enquête des collègues, pour l’essentiel espagnols, s’est intéressée autant aux faits économiques et socioculturels qu’à ceux politiques et administratifs, plus traditionnels, qui n’ont cependant pas été négligés.

 

           La première partie, Imago Hispaniarum, propose huit textes que l’on pourrait distribuer en trois sous-parties : un état des fonds littéraires (Javier Cabrero Piquero), archéologiques (Manuel Bendala Galán) et numismatiques (Francisca Chaves Tristán) et un inventaire des interprétations qu’ils suscitent ; un bilan de l’epigraphic habit des Hispaniques (Ángel A. Jordán Lorenzo, Javier Andreu Pintado) et un historique des études épigraphiques dans la péninsule à partir de l’examen des manuscrits de la Real Academia de la Historia (Juan Manuel Abascal Palazón) ; enfin, une historiographie des travaux savants et universitaires espagnols depuis le XVIIIe siècle (Mirella Romero Recio, José Mª. Blázquez Martínez). Le lecteur dispose ainsi, avec cette première partie, d’un panorama actualisé et exhaustif à la fois des fonds documentaires à la disposition des historiens et des études antérieures à ce livre sur l’histoire des provinces ibériques. Précisons que José Mª. Blázquez Martínez donne un aperçu des grandes écoles espagnoles qui animent aujourd’hui la recherche en histoire antique dans la péninsule : l’école andalouse (Séville, Cordoue et Grenade), la galicienne (Saint-Jacques de Compostelle et Lugo), l’aragonaise (Saragosse), la valisolétaine (Valladolid), sans oublier celle que l’auteur a fondée et qui irrigue toute l’Espagne.

 

           La deuxième partie, Hispaniae ex Roma, offre aussi huit contributions qui sont autant de clefs de compréhension de « la presencia de las Hispaniae en la historia de Roma » (il s’agit du sous-titre de la pars II), c’est-à-dire à la fois de la conquête de la péninsule par Rome sous la République et de l’implication des Hispanorromanos dans l’histoire et le gouvernement de l’Empire. D’une manière originale, la partie s’ouvre par une synthèse consacrée à la romanisation de la péninsule entre le débarquement de Scipion et le règne d’Hadrien, fondée sur l’analyse de la documentation archéologique et épigraphique (Isabel Rodà de Llanza). Cette entrée en matière est approfondie pour deux aspects particuliers : les événements contemporains des guerres civiles à Rome (épisodes de Sertorius, de Pompée et de César) (Francisco Pina Polo) et les écrivains latins d’origine hispanique depuis Sénèque jusqu’au chroniqueur chrétien Hydacius (circa 390-470) (Antonio Alvar Ezquerra). Les trois contributions suivantes sont consacrées aux acteurs espagnols dans le gouvernement de l’Empire, c’est-à-dire aux « empereurs espagnols », Trajan et Hadrien (Pilar Fernández Uriel), aux chevaliers et sénateurs (Antonio Caballos Rufino) et aux soldats romains d’origine hispanique (Patrick Le Roux). La deuxième partie s’achève sur deux textes nourris aux résultats les plus récents de l’archéologie : une synthèse sur le commerce de l’huile et des salaisons de Bétique (Lázaro Gabriel Lagóstena Barrios) et une autre sur les importations de marbre repérées dans la cité de Tarragone (Pedro Otiña Hermoso).

 

           La troisième partie, Roma ex Hispania, comporte douze contributions qui tentent d’analyser la romanisation de la péninsule Ibérique depuis l’intérieur. Trois thèmes fédérateurs se partagent ces textes : la gestion des hommes et des territoires à l’échelle de la province (Pablo Ozcáriz Gil, Francisco Javier Navarro, Carmen Santapau Pastor) et de la communauté ou de la cité (Juan Francisco Rodríguez Neila, Estela García Fernandez sur la diffusion du droit latin), l’importance des élites locales (Enrique Melchor Gil, Trinidad Nogales Basarrate) et la religion dans ses deux dimensions, impériale et indigène (Fernando Lozano Gómes et Jaime Alvar Ezquerra, Marta González Herrero pour le culte impérial, José d’Encarnação pour la religiosité vernaculaire). En outre, Carmen Castillo García fait le point sur le bronze del Bierzo, qui porte un édit d’Auguste de 15 av. J.-C. qui concède des privilèges à un peuple dont l’empereur avait pu mesurer la fidélité pendant la guerre contre les Cantabres, dont l’authenticité a pu parfois être mise en doute. Enfin, Christian Witschel propose comme une conclusion au livre, consacrée aux signes de la « crise » du IIIe siècle observés dans les provinces ibériques.

 

           Précisons que chaque contribution est suivie d’une bibliographie souvent copieuse (sauf celle de José Mª. Blázquez Martínez car les références sont intégrées au texte) et que l’ouvrage se termine par une série d’indices ô combien pratique (géographique, des sources, onomastique et thématique). Gageons que Géza Alföldy, à qui l’ouvrage est dédicacé, a apprécié l’hommage et mesuré tous les apports que ce livre met à la disposition de l’ensemble des historiens.

 

Table des matières

Pars I: Imago Hispaniarum

En torno a las fuentes sobre las Hispaniae

- La visión de Hispania en las fuentes clásicas (Javier Cabrero Piquero), p.17-28.

- La documentación arqueológica: su aportación al conocimiento de la Hispania romana (Manuel Bendala Galán), p.29-45.

- Las amonedaciones hispanas en la Antigüedad (Francisca Chaves Tristán), p.47-97.

- Los estudios epigráficos en Hispania (1756-1920). Un apunte desde los fondos manuscritos de la Real Academia de la Historia (Juan Manuel Abascal Palazón), p.99-123.

- Algunos condicionantes estructurales a la disposición epigráfica en la ciudad romana hispana (Ángel A. Jordán Lorenzo), p.125-138.

- Scripta manent, loquuntur saxa: epigrafía latina e Hispania romana (Javier Andreu Pintado), p.139-157.

- La imagen de Hispania en la historiografía de los siglos XVIII y XIX (Mirella Romero Recio), p.159-172.

- Orígenes y consolidación de los estudios sobre Hispania antigua en la universidad española (José Mª. Blázquez Martínez), p.173-190.

 

Pars II: Hispaniae ex Roma

La presencia de las Hispaniae en la historia de Roma

- Hispania en las provincias occidentales del imperio durante la República y el Alto Imperio: una perspectiva arqueológica (Isabel Rodà de Llanza), p.193-221.

-Hispania y su conquista en los avatares de la República tardia (Francisco Pina Polo), p.223-236.

- Escritores hispanorromanos (Antonio Alvar Ezquerra), p.237-249.

- Hispanos en el trono imperial: reflexiones en torno a Trajano y Adriano (Pilar Fernández Uriel), p.251-264.

- La extracción de hispanos para formar parte de la aristocracia imperial: senadores y caballeros (Antonio Caballos Rufino), p.265-281.

- soldados hispanos en el ejército imperial romano (Patrick Le Roux), p.283-292.

- productos hispanos en los mercados de Roma: en torno al consumo de aceite y salazones de Baetica en el Alto Imperio (Lázaro Gabriel Lagóstena Barrios), p.293-307.

- La importación de marmor en Hispania y las piedras locales. Aportaciones al caso de Tarraco y su territorio en época altoimperial (Pedro Otiña Hermoso), p.309-319.

 

Pars III: Roma ex Hispania

Las Hispaniae como provinciae del Imperio

- Organización administrativa y territorial de las provincias hispanas durante el Alto Imperio (Pablo Ozcáriz Gil), p.323-338.

- Luces y sombras del edicto de Augusto en el Bierzo (León): ERLe, 304 (Carmen Castillo García), p.339-344.

- La organización provincial de Hispania durante el Imperio romano (siglos I-III) (Francisco Javier Navarro), p.345-359.

- Vida municipal y ordenamiento político de las comunidades hispanorromanas (Juan Francisco Rodríguez Neila), p.361-375.

- Reflexiones sobre la latinización de Hispania en época republicana (Estela García Fernandez), p.377-390.

- Las élites municipales hispanorromanas a fines de la República y en el alto Imperio: ideología y conductas sociopolíticas (Enrique Melchor Gil), p.391-410.

- Imago Romae: autorrepresentación de la sociedad a través del retrato (Trinidad Nogales Basarrate), p.411-424.

- El culto imperial y su proyección en Hispania (Fernando Lozano Gómes y Jaime Alvar Ezquerra), p.425-437.

- La organización sacerdotal del culto imperial en Hispania (Marta González Herrero), p.439-451.

- Organización y gestión del territorio hispano (Marta González Herrero), p.453-464.

- Aspectos da religiosodade vernácula na Hispânia romana (José d’Encarnação), p.465-472.

- Hispania en el siglo III (Christian Witschel), p.473-503.