Machaira, Vasiliki: Ελληνιστικά γλυπτά της Ρόδου, Κατάλογος, vol. ΙΙ (Monographies 8), 150 p.; 141 pl., in 4o [28 X 21]
ISBN 978-960-404-363-7; 978-960-404-195-4 (SET), 80 €
(Académie d’Athènes, Centre de recherche sur l’Antiquité, Athènes 2019)
 
Reseña de Marion Muller-Dufeu, Université de Lille
 
Número de palabras : 872 palabras
Publicado en línea el 2023-03-10
Citación: Reseñas HISTARA. Enlace: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=3922
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       Cet ouvrage prend la suite de celui paru en 2011 sous la plume de la même autrice. Il recense et commente 240 objets, tous en pierre et trouvés dans les fouilles menées dans la ville de Rhodes. Le catalogue prend la numérotation à la suite du tome I, au n° 128. On y trouve surtout des rondes-bosses, mais aussi quelques reliefs votifs ou funéraires, regroupés à la fin du texte. Le catalogue ordonne les objets en fonction de leur sujet et de leur forme : tout d’abord, les statues de femmes habillées, debout puis assises, les femmes demi-nues, les femmes entièrement nues. Viennent ensuite les fragments de statues féminines, puis les têtes. Les statues masculines sont ensuite traitées suivant les mêmes catégories : debout habillés puis nus, fragments, statues assises et têtes. On recense ensuite les reliefs votifs, les reliefs funéraires et enfin un autel sculpté.

 

       Le catalogue est précédé d’une courte introduction, d’un addenda-corrigenda du tome I, et d’une liste des abréviations utilisées dans les lemmes. Un plan de la ville antique permet de repérer les terrains où ont été découverts les objets. Après le catalogue se trouvent plusieurs répertoires : liste des lieux de trouvaille, correspondance entre les numéros d’inventaire et ceux du catalogue, index des musées, des noms d’artistes, des lieux, liste des illustrations dans le texte et des planches, avec les références des photographies.

 

       Chaque entrée du catalogue commence par un lemme indiquant le numéro d’inventaire, le lieu et éventuellement les circonstances de la trouvaille, les dimensions, le matériau et une publication antérieure éventuelle. Après une description matérielle précise, vient un essai d’interprétation soutenu par des comparaisons avec des œuvres connues par ailleurs, puis l’autrice propose une datation. Des notes enrichissent souvent la discussion, par des comparaisons avec d’autres exemplaires, rhodiens ou non, d’un type similaire.

 

       Outre l’intérêt que présente toujours ce type d’ouvrage, qui met à la disposition de toute la communauté scientifique un corpus d’œuvres souvent méconnues, riche d’enseignement par les comparaisons qu’il permet, la qualité et la précision des descriptions de celui-ci contribuent au plaisir qu’on prend à le lire. On regrettera cependant la volonté fréquente d’interpréter les personnages comme des divinités, même sans argument de fond. Si l’autrice justifie l’interprétation des nos 149 et 150 comme Artémis par les attributs qu’ils portent (nébride, carquois), l’interprétation du no 141 comme Hécate est davantage sujet à caution : comme le reconnaît l’autrice, on ne peut même pas être sûr qu’il s’agisse d’une statue en pied ou d’une protomé. Comment dans ce cas être assuré que l’attitude de la statue originelle correspondait bien à un type défini ? De même, un certain nombre d’ « Aphrodite » (nos 157, 160, 167, 169 par ex.) semblent être interprétées comme telles uniquement parce qu’elles sont nues ou demi nues. En revanche, le rapprochement avec un type d’Aphrodite connu par ailleurs (nos 156, 158, 163, 164, 165 par ex.) justifie pleinement ces identifications. Certes, il peut paraître fastidieux tant à l’auteur qu’au lecteur de répéter souvent « statue féminine » ou « statue masculine », mais le plus souvent, au vu des vestiges, c’est la seule description pertinente, me semble-t-il. Au demeurant, et de quelque façon qu’on les interprète, on ne peut qu’être frappé par le nombre et la variété des œuvres découvertes dans la ville de Rhodes.

 

       Quelques rares fautes d’impression se sont glissées dans le texte. Les plus gênantes sont celles qui concernent les notes : ainsi, au numéro 307, p. 101, le premier appel de note a disparu ; il aurait sans doute dû se trouver après le mot Πέργαμο, tout à la fin de la page. Au numéro 347, p. 119, on trouve au contraire deux appels de note 1, aux 1er et 2e § de la 2e colonne, mais une seule note 1 : il faut sans doute supprimer le premier appel.

 

       Les photographies présentées dans les planches sont issues des archives du Centre d’études des Antiquités de l’Académie d’Athènes (KEA), de celles de l’Éphorie du Dodécannèse et de celles de l’Institut Archéologique allemand. Ce recours systématique à des images parfois anciennes explique sans doute l’absence totale d’échelle dans les planches. Or, les objets présentés dans l’ouvrage ont souvent des dimensions très variables, avec un nombre important d’objets de taille plutôt modeste, voire réduite (quelques centimètres de hauteur) et l’on ne peut se rendre compte à la seule observation des planches de ces variations : des objets de petite taille apparaissent parfois plus grands sur les photographies que d’autres objets de taille plus importante. Ainsi les photographies des objets présentés sur les planches 66-67 et 68-69 ont à peu près la même hauteur, mais la description montre que le no 261 fait moins de la moitié du no 260 (0,45m contre 1,07m). On doit donc se référer continuellement aux dimensions indiquées dans le lemme, mais la représentation qu’on s’en fait risque d’être souvent biaisée.

 

       Malgré ces remarques, — très subjectives, et qui ne méconnaissent pas les différentes difficultés qui se posent pour un ouvrage de ce type, — l’ensemble est évidemment bien venu, marqué par une description souvent précise et détaillée de tous ces objets, dont la richesse et la variété ne manqueront pas d’intéresser les spécialistes, mais aussi le grand public cultivé.