Quertinmont, Arnaud (dir.): De lin & de laine. Textiles égyptiens du 1er millénaire. Album de l’exposition 9 février - 26 mai 2019, 35 p., ill., 30 cm, ISBN: 978-2-930469-66-9, 5€
(Musée royal de Mariemont, Morlanwelz 2019)
 
Reseña de Florence Saragoza, Ministère de la Culture
 
Número de palabras : 1178 palabras
Publicado en línea el 2023-04-25
Citación: Reseñas HISTARA. Enlace: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=3633
Enlace para pedir este libro
 
 

       De lin et de laine. Textiles égyptiens du Ier millénaire est une publication du musée de Mariémont (Belgique), parue en 2019, du type petit journal d’exposition. Elle a été éditée à l’occasion de l’exposition temporaire du même nom qui s’est tenue au musée du 9 février au 26 mai de la même année. Elle compte 35 pages et est vendue au prix de 5 € ; son éditeur scientifique est Arnaud Quertinmont, conservateur du musée en charge du département Égypte et Proche-Orient. L’exposition était également accompagnée d’un catalogue de 298 pages, édité lui aussi par le musée sous la direction scientifique d’Amandine Mérat et d’Arnaud Quertinmont, commercialisé au prix de 25 €.

 

       La programmation de cette exposition temporaire répondait au dépôt au musée de Mariémont par la Fondation Roi Baudoin de la collection de textiles égyptiens réunie par Mme Maria Luise Fill et M. Robert Trevisiol. Cette collection, riche d’un peu plus de 220 pièces, est accessible via un catalogue en ligne et a fait l’objet d’une précédente publication de la fondation Roi Baudouin de Bruxelles éditée à l’occasion de la donation de la collection 2015 (Égypte copte, une iconographie polymorphe et foisonnante, de la fibre textile à l’art textile 7 €, une centaine de pages). Il s’agissait d’offrir rapidement un aperçu de la diversité de la collection avant la publication du catalogue raisonné.

 

       La brochure, éditée quatre ans plus tard à l’occasion de l’exposition, illustrée en couleurs, réunit les textes de trois auteurs, cités dans les crédits, sans qu’aucun des textes ne soit signé. Ces textes se répartissent en une courte introduction et treize sections de 2 à 4 pages chacune. Ils sont précédés par une carte de l’Égypte présentant les principaux sites archéologiques et d’une chronologie couvrant les périodes de l’histoire égyptienne comprises entre l’époque prédynastique à l’époque médiévale, soit une période bien plus large que celle évoquée dans le sous-titre de l’exposition : Textiles égyptiens du Ier millénaire. Ces deux documents figurent également au catalogue d’exposition.

 

       La structuration des deux publications diffère en revanche dans leur déroulé. Le catalogue est structuré en quatre sections, hors annexes, qui regroupent neuf contributions dont 2 plus spécifiquement consacrées à des œuvres de la collection Fill-Trevisiol : De la tombe au musée, Contexte archéologique, Atelier de l’artisan ainsi qu’un Focus. La brochure compte pour sa part treize sections : Qu’est-ce qu’un tissu copte ?, Chrétiens d’Égypte, Textiles d’époque islamique, Des textiles et des momies, Vivre, mourir et renaître avec ses vêtements, L’engouement occidental pour les textiles coptes, Matières premières et colorants, Quelques techniques, Vêtements, Des textiles d’ameublement, Des décors vivants et foisonnants, Des décors en lien avec les autres formes d’art, Des décors mythologiques et religieux. Ce comparatif révèle de manière bien plus patente que le prix de vente de ces publications cible des publics distincts : public averti pour le catalogue, grand public pour la brochure (distinction que semble également refléter le choix de la taille de police pour chacune des éditions). Si une partie des thématiques traitées dans la brochure reprend de façon simplifiée la contribution d’Arnaud Quertinmont pour le catalogue, il est regrettable que les apports les plus novateurs de ce dernier ne figurent pas dans la brochure en tant que tels. La section sur le vêtement ne fait que peu écho aux avancées d’une « archéologie du vêtement », telle qu’elle s’est développée à la suite de Philippe Bruneau. Quant aux sections qui lui font suite, elles perpétuent une approche très centrée sur l’histoire de l’art (notamment sur la déclinaison des thématiques des décors ornementaux) alors que des paragraphes du catalogue sommaire consacré à la collection Fill-Trevisiol évoquaient la problématique de la datation des textiles coptes et notamment l’apport des analyses scientifiques à cette démarche.

 

       Cette brochure illustre au final la difficulté de l’exercice du petit journal, type de publication né dans le courant des années 1960, mais qui connaît son essor depuis les années 1980 avec le développement exponentiel des expositions temporaires. Il participe de la déclinaison éditoriale autour de l’exposition : catalogue, album, hors-série de périodiques… (et aujourd’hui avec des déclinaisons numériques). Le principe de cibler un public large explique la participation à cette édition, ici en l’occurrence par la relecture, du service pédagogique du musée.

 

       Comme le catalogue, il se doit d’être le reflet de l’exposition. Tous deux sont le plus souvent utilisés comme souvenir de visite plus que comme aide à la visite ; leur consultation et/ou achat étant réalisé(s) après la visite. Si l’édition permet de conserver la trace d’un évènement par essence éphémère, l’exposition temporaire, elle donne un ascendant au support de l’écrit, minoritaire dans la scénographie ; le catalogue ou le petit journal sont la transposition bidimensionnelle d’un objet tridimensionnel. Un autre point de divergence entre l’exposition et ses déclinaisons éditoriales doit être mentionné : la temporalité. En effet, le catalogue est élaboré et publié avant le vernissage de l’exposition, ce qui explique l’absence de vues photographiques de cette dernière, de sa conception et de son agencement.

 

       Ainsi, entendus comme souvenir de visite, les ouvrages publiés en lien avec les expositions reprennent fréquemment les thématiques et sections qui les structurent ; la reproduction photographique des œuvres emblématiques qui y figurent y tient une place essentielle. La qualité des images et de leurs légendes est donc essentielle pour distinguer les pièces figurant physiquement à l’exposition et celles invoquées à titre de comparaison. On regrettera donc que la brochure ne présente pas cette distinction, ni même d’appel de figures (qui ne sont d’ailleurs pas numérotées) ni, et ce point est sans doute le plus dommageable, de légendes développées. Ainsi, pour aucun des textiles représentés ne sont mentionnés les matériaux constitutifs ou les techniques mises en œuvre. Ne figure ni datation ni numéro d’inventaire, ce qui est plus que surprenant pour une exposition axée sur le dépôt d’une collection spécifique. La qualité de l’iconographie et de sa mise en page est assez décevante : certains objets sont détourés et semblent flotter dans la page, certains gros plans coupent les motifs iconographiques et le rapport d’échelle d’objets figurant sur la même page ou double page est parfois troublant. Un des principaux défis de ces publications est de trouver le bon équilibre entre le texte et les images.

 

       Au final, il aurait sans doute été judicieux que cette brochure soit une déclinaison plus proche du catalogue, car elle ne réussit guère à mettre en valeur le fonds Fill-Trévisiol, mentionné uniquement en introduction et cœur de l’exposition temporaire du musée de Mariémont, tout comme les avancées de la recherche évoquées dans le catalogue.

 

 

Sommaire

 

Introduction p. 3
 
Carte et chronologie p. 4-5
 
Qu'est-ce qu'un tissu copte ? p. 6-7
 
Chrétiens d'Egypte p. 8-9
 
Textiles d'époque islamique p. 10-11
 
Des textiles et des momies, p. 12-13
 
Vivre, mourir et renaître avec ses vêtements p. 14-15
 
L'engouement occidental pour les textiles coptes p. 16-17
 
Matières premières et colorants p. 18-19
 
Quelques techniques p. 20-21
 
Vêtements p. 22-25
 
Des textiles d'ameublement p. 26-27
 
Des décors vivants et foisonnants p. 28-29
 
Des décors en liens avec les autres formes d'art p. 30-31
 
Des décors mythologiques et religieux p.32-35