Fragaki, Hélène: Images antiques d’Alexandrie. Ier siècle - VIIIe av. siècle apr. J.-C. (Etudes alexandrines 20)
(Institut français d’archéologie orientale [IFAO], Le Caire 2011)
 
Compte rendu par Laure Brossin, Université Paris IV-Sorbonne
 
Nombre de mots : 3121 mots
Publié en ligne le 2012-06-20
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=1561
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          Pour son vingtième numéro, la collection des « Études alexandrines », publiée aux presses de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) et dirigée par l’archéologue français Jean‑Yves Empereur, directeur du Centre d’études alexandrines (CEAlex), propose une synthèse sur les images antiques de la ville d’Alexandrie. Ce thème, faisant pour la première fois l’objet d’une monographie, éveillera sans aucun doute la curiosité du lecteur coutumier des travaux de recherche portant sur la cité disparue.

 

          Hélène Fragaki offre en effet dans cette étude  un regroupement de données inédit eu égard à la bibliographie dédiée à Alexandrie. L’approche traditionnelle visant à restituer l’aspect de la ville antique repose majoritairement sur l’apport des très nombreux textes antiques qui évoquent la capitale lagide [1]. L’intensification des fouilles depuis ces trente dernières années offre un renouvellement documentaire fondamental, sur le cas célèbre du Phare notamment, mais ces données de terrain coïncident rarement avec le topos urbain d’Alexandrie diffusé par les textes. Dans le même temps, les nombreux témoignages d’auteurs antiques sont loin d’offrir systématiquement une description détaillée des bâtiments. Strabon lui-même, dans la célèbre ekphrasis topou d’Alexandrie qu’il dresse au livre XVII de sa Géographie, ne s’attarde que peu sur l’aspect des édifices se trouvant sur l’itinéraire qu’il conseille à son lecteur d’emprunter.

 

          En regard de cette situation documentaire, le recours aux représentations de monuments a été pratiqué de longue date par les spécialistes travaillant sur la capitale lagide et désireux d’en restituer l’image. Les documents qui constituent le corpus d’étude d’H. Fragaki sont pour la plupart déjà connus et publiés. Mais leur organisation en catalogue raisonné et le commentaire qu’en fait l’auteur sont quant à eux tout à fait novateurs. Les représentations sont ici considérées comme des témoins de la réalité de la ville antique, au même titre que les textes, auxquels l’auteur a bien sûr recours. D’interprétation complexe, ces documents nécessitent plusieurs angles de lecture différents. L’auteur lève ainsi le doute sur ce qui aurait pu être un écueil de sa démonstration dès l’introduction (p. 1‑3). Elle précise d’emblée que les documents rassemblés ne peuvent être uniquement interprétés comme des reflets objectifs du paysage monumental alexandrin, par trop fluctuant selon l’époque, les normes ou le support. L’enjeu est d’étudier leurs variations, témoins de celles des bâtiments dans certains cas, mais surtout du goût, des normes du temps ainsi que du regard porté par les artistes sur Alexandrie. H. Fragaki offre ainsi au lecteur une étude iconographique complète, prenant en compte le thème, mais aussi la facture de chaque représentation et ses conséquences sur le rendu final de l’image. 

 

          L’ouvrage consiste en une publication partielle et remaniée de la thèse de l’auteur, soutenue en 1998 qui portait sur les représentations d’Alexandrie et de Pompéi. Le recentrage opéré sur la capitale des Ptolémées permet à l’autrice d’approfondir et de mettre à jour une réflexion que les débats sur la signification des fresques campaniennes auraient risqué d’alourdir. Le corpus de l’étude compte 181 entrées, toutes illustrées au moyen de relevés ou, le plus souvent, de clichés photographiques. Il apparaît immédiatement que le Phare est l’édifice le plus représenté, le temple de Sarapis venant en second. D’autres temples, mais aussi des équipements publics et politiques, ainsi que des vues plus générales de la ville enrichissent le corpus d’un point de vue thématique. N’ont été retenues que les images de monuments alexandrins, excluant celles retrouvées à Alexandrie mais ne mettant pas en scène des bâtiments de la ville, tout comme les représentations à la signification incertaine. Plusieurs de ces dernières qui servent à la démonstration de l’auteur sont cependant présentées en annexe (nos 182-211). Celle-ci précise par ailleurs (p. 80) que si les documents uniques ont été systématiquement reproduits, les supports plus courants, tels que monnaies et tessères ont fait l’objet d’une sélection, basée sur les critères de précision et de rareté [2]. Enfin, certains objets ne figurent pas au catalogue, n’ayant pu être localisés dans les collections des musées.

 

          La périodisation adoptée, que le titre donne comme « antique », débute plus précisément en 45 av. J.‑C. Cette date renvoie au terminus post quem supposé de la collection de tessères, seuls éléments du corpus qui peuvent être antérieurs à la période impériale. L’année 785 borne la fin de cette étude, de ce fait largement diachronique. Le choix de l’auteur d’étendre sa réflexion aux décennies postérieures à la conquête arabe peut surprendre de prime abord. Il lui permet en fait d’inclure une mosaïque jordanienne (n°177), ce qui occasionne un commentaire plus complet sur la continuité des représentations d’Alexandrie dans les milieux chrétiens. Au contraire, les représentations contenues dans les manuscrits arabes n’ont pas été retenues, sûrement en raison de l’utilisation de canons iconographiques trop éloignés de ceux de l’Antiquité classique. Enfin, si la majorité des objets ont été mis au jour à Alexandrie, H. Fragaki a étendu avec raison sa prospection à l’ensemble des régions concernées par le rayonnement de cette ville (Jordanie, Israël, Libye et même Slovaquie).

 

          Le classement de l’auteur est opéré selon le type de support. Le corpus témoigne en ce sens d’une belle diversité, l’importance de chaque section reflétant les conditions de conservation du matériau en question. Les monnaies, pour certaines inédites, constituent l’essentiel des documents exploités (nos 52-171 et nos 183 et 186-192 ). H. Fragaki adopte un classement interne supplémentaire, selon l’édifice identifié. La collection de tessères en os (nos  1-51 et 185), particulièrement remarquable, est le second regroupement en terme d’importance numérique. Suivent des mosaïques (nos 172-177), et une catégorie « Supports divers », comprenant une illustration sur papyrus (n° 181), un relevé de la Table de Peutinger (no  180) et une intaille en verre (no 179), ainsi qu’une bouteille façonnée dans le même matériau (no 178 a-b).

 

          Le corpus est suivi de riches annexes illustrées. Le lecteur familier de la bibliographie pourra s’étonner d’y trouver le vase de Begram (no 182) dont le décor est pourtant généralement interprété comme une représentation fidèle du Phare, offrant des détails par ailleurs inédits. H. Fragaki exprime ses doutes sur ce point (p. 7), préférant la thèse d’une interprétation fantaisiste du bâtiment de la part de l’artiste, ce qui explique son exclusion du corpus. Une lampe de terre cuite représentant le Phare (no  197) en est écartée pour des raisons similaires. D’autres objets, pourtant souvent sollicités dans les publications qui portent sur la ville, connaissent le même traitement. Celui-ci résulte soit des doutes de l’auteur sur l’identification d’un bâtiment précis de la ville, soit tout simplement de l’impossibilité de prouver qu’il s’agit bien de représentations d’Alexandrie. Le lecteur appréciera dans ces annexes les relevés de graffiti (nos 207-211), moins fréquemment reproduits dans les publications.

 

          Le commentaire des 181 entrées du corpus se développe selon trois axes principaux. Le premier chapitre, « La diversité des images » (p. 5‑23), a pour objectif d’expliquer les variantes affectant les représentations de bâtiments alexandrins. Dépassant la simple description, l’auteur a recours aux sources textuelles, épigraphiques ou littéraires, ainsi qu’aux vestiges. La discussion débute par le cas du Phare (p. 5‑9), le mieux documenté, et des différentes versions de son décor sculpté. La même approche est appliquée à l’exemple du Sarapéion (p. 9‑15), avec un souci particulier porté aux données de terrain, l’édifice ayant connu de très nombreux remaniements qui pourraient expliquer les variantes iconographiques. H. Fragaki procède à des comparaisons intéressantes entre le temple et d’autres édifices religieux, un exercice qu’elle poursuit dans la partie suivante « Les temples et les statues » (p. 16‑18). La section dédiée au paysage urbain (p. 18‑21) vise à élucider les liens entre les images qui figurent sur le revers des tessères, et les inscriptions qui les accompagnent au droit. Le chapitre se clôt par un développement portant sur les conventions iconographiques (p. 21‑23). L’auteur y souligne l’importance des choix de l’artiste, à travers le cas des monnaies du Phare et de celles qui figurent des temples. L’intention du graveur est selon elle à l’origine de nombreuses variations. Le style propre à chaque contexte socio-culturel est également une variable importante, tout comme le matériau utilisé. Sur tous ces sujets, H. Fragaki propose un état de la question et résume les nombreux débats, sans pour autant trancher. Cette prudence, qu’elle adopte dans la majeure partie de l’ouvrage, est une qualité appréciable en regard de la complexité d’une telle analyse iconographique.

 

          Le second chapitre, « L’identification des constructions et des ensembles architecturaux », expose les différents moyens qui permettent de rattacher les représentations de bâtiments au contexte alexandrin et la reconnaissance d’un édifice plutôt qu’un autre. L’apport des mentions épigraphiques est d’abord discuté (p. 25‑32). Elles sont rares et le Phare jouit à nouveau de bonnes conditions documentaires de ce point de vue. Plusieurs mentions, figurant sur des supports différents, permettent de l’identifier de façon certaine. La situation du Temple de Sarapis, du Césaréum, ainsi que d’autres bâtiments moins célèbres n’est pas aussi enviable. Le cas du Sanctuaire de l’Agathodaimon est lui aussi complexe, l’existence même de l’édifice posant problème. H. Fragaki utilise le témoignage du Pseudo-Callisthène, tout en reconnaissant un peu plus haut (p. 20) que ce texte, très largement postérieur à l’époque qu’il décrit, tire vers le fantastique, ce qui fragilise sa démonstration. L’identification du bâtiment sur certaines tessères présentant les lettres ΑΓΑΘ- n’est guère concluante car trop hypothétique. L’autrice elle-même reconnaît la fragilité générale du témoignage de ces instruments de jeu pour l’identification d’autres édifices. Au contraire, l’hypothèse selon laquelle l’appellation « Agathodaimon » se référerait au Canal Canopique qui traversait la ville [3] apparaît comme beaucoup plus solide.  

 

          L’auteur dédie ensuite un long développement aux inscriptions qui donnent des noms de localité (p. 32‑40). Après le cas d’Alexandrie, dont les mentions apparaissent sur des supports variés, la discussion porte principalement sur le témoignage des tessères, portant au droit une image de bâtiment et au revers la mention d’un des faubourgs de la ville. Cette partie constitue l’essentiel du commentaire de ces images. Leur interprétation difficile pousse l’auteur à dresser l’inventaire des informations sur chacune de ces localités, avant de tenter d’interpréter certaines images de son corpus en regard de ces données, littéraires pour l’essentiel. Les bourgs d’Éleusis, Eurylochou, Nikopolis et Canope sont passés en revue, le dernier d’entre eux bénéficiant de l’apport de Strabon. L’auteur conclut en avançant l’idée que les bâtiments représentés devaient compter parmi les plus célèbres de chaque localité, sans pouvoir apporter plus de précisions. Enfin, les toponymes d’Ibion et Pamylis ne sont que rapidement évoqués, en l’absence de certitudes quant aux réalités urbaines qu’ils désignent.

 

          H. Fragaki livre ensuite une intéressante analyse des monuments figurés sur les revers monétaires (p. 40-46), à savoir les arcs, les temples et les fontaines. Commandes du pouvoir en place, les représentations monétaires sont ainsi fortement conditionnées par le rôle politique de leur support. L’auteur insiste sur l’aspect symbolique de plusieurs d’entre elles, qui ne nous renseignent pas sur les monuments alexandrins, mais sur les modalités de communication du pouvoir impérial, mettant en scène des édifices publics de Rome. L’étude minutieuse de ces images couplée aux données historiques permet à l’auteur de proposer qu’une de ces images renvoie à un arc de triomphe, érigé sous Domitien, qui se trouvait effectivement à Alexandrie.

 

          Le cas des temples est ensuite envisagé. L’auteur souligne à raison les incertitudes quant à cette catégorie du paysage urbain alexandrin. Les images ne peuvent aider à la localisation de ces édifices et leur identification est parfois ardue, ces représentations pouvant se rapporter à de simples autels. Elles témoignent toutefois de l’importance numérique des bâtiments cultuels dans la ville et de la coexistence des cultes égyptiens et gréco-romains. Enfin, les monnaies confirment l’existence de fontaines publiques, documentée également par les textes.

 

          La dernière partie du second chapitre concerne les représentations qu’H. Fragaki qualifie de « sommaires ou génériques » (p. 47‑51). La difficulté de lecture des documents ici présentés est due à l’extrême stylisation dont ils font l’objet, nécessitant une réflexion iconographique à part entière. Le corpus des représentations du Phare et de celles de la ville en général est discuté. L’autrice sollicite de nouveaux documents comme les sarcophages paléochrétiens ou la Mosaïque de Palestrina, objets de très nombreux débats ici utilement résumés. Le commentaire des graffiti tardifs du corpus est particulièrement intéressant, l’autrice refusant d’y reconnaître des bâtiments en particulier. Enfin, elle apporte un avis tranché sur une série de documents, souvent qualifiés de vues d’Alexandrie, interprétation qu’elle rejette préférant celle de vues génériques de villes.

 

          Le troisième et dernier chapitre de synthèse du corpus porte sur la relation entre contexte iconographique et réalité architecturale. Toujours dans une dynamique de croisement de données historiques et archéologiques avec celles des images du corpus, H. Fragaki évoque pour commencer la « valeur emblématique et visuelle des représentations architecturales » (p. 54-58). Le rôle des images monétaires du Phare, des temples et des arcs dans la politique impériale fait l’objet d’un important développement. La Merveille, associée à Isis Pharia, protègerait l’annone. Les autres représentations seraient l’écho d’un empire à la fois bienveillant envers les cultes locaux et soucieux de mettre en scène son autorité sur le peuple égyptien. L’auteur exploite ici principalement les thèses d’A. Burnett et des contributeurs du colloque de numismatique alexandrine organisé en 2002 et faisant dorénavant référence. Elle donne à l’enjeu politique un rôle de premier plan dans la fabrication des images. Très libre du point de vue de la composition, le graveur doit satisfaire à l’impératif d’identification du bâtiment par l’utilisateur, individualisant suffisamment l’image sans pour autant renoncer à mettre en valeur le message de l’autorité émettrice. La fonction des tessères amène l’autrice à donner un sens tout autre aux représentations figurant sur ces supports. Façonnées en vue d’être utilisées dans un contexte ludique, la réalisation de telles images laisserait à l’artiste plus de liberté que dans le cas des monnaies, le graveur se plaçant non plus du point de vue du commanditaire mais de celui du joueur.

 

          Le développement suivant, « Alexandrie dans l’imagerie païenne et chrétienne » (p. 59‑63), donne tout son sens à l’extension du corpus aux représentations tardives. Dans ces images, le statut d’Alexandrie fluctue selon l’époque et le lieu. La ville s’inscrit parfois dans le topos plus général de l’Égypte, terre d’exotisme. L’époque chrétienne voit le développement d’un discours eschatologique sur la ville en tant que cité paradisiaque, ce dont témoignent trois mosaïques jordaniennes. La remise en contexte et l’analyse d’un des 49 panneaux de la Mosaïque de Qasr el-Libya, généralement analysé seul et comme documentant l’aspect de la Merveille, est appréciable. Le Phare guiderait dans ce cas les fidèles grâce à la lumière divine qu’il dispense, le Sarapéion, étudié à sa suite, apparaissant comme le symbole du paganisme. 

 

          Enfin, la dernière partie de ce troisième chapitre vise à évaluer les possibilités de « reconstitution des monuments à partir des représentations » (p. 63‑76). Le Phare a encore une fois un statut particulier, ses images étant selon l’autrice les seules à permettre une telle opération. L’aspect général de l’édifice, celui de certains détails de la construction (portes, fenêtres…) ainsi que celui du décor sculpté sont successivement envisagés. La situation documentaire des autres bâtiments explique que les conditions de restitution soient moins favorables. Les représentations de temples, d’autels ou de bâtiments, et l’autrice commente ici notamment les objets en céramique du corpus, permettent parfois d’obtenir quelques détails sur leur décor sculpté (ordre, ornementation, nombre d’étages). Le cas des vues de la ville, attestées épigraphiquement, n’est guère plus propice à la restitution. Souvent formulaires, ces images sont de toute évidence extrêmement stylisées, mis à part pour le Phare, généralement reconnaissable. Elles témoignent davantage du statut de la ville dans la pensée des artistes de l’époque (cf. le développement précédent), voire d’une vision générique des villes. On assiste donc à une intéressante co-existence de deux types de discours iconographiques, l’un réaliste et l’autre plus générique, au sein d’une même représentation. L’auteur clôt cette partie en évoquant le cas de la Colonne de Pompée, seul monument de son corpus à être aujourd’hui encore en place et en élévation. Bien éloignée de l’aspect des vestiges en notre possession, l’image en cause indique toute l’importance des multiples sources d’inspiration de l’artiste pour le rendu final de l’image.

 

          L’autrice conclut ainsi en affirmant que si les images nous renseignent parfois sur l’aspect originel des bâtiments, leur apport concerne tout autant notre compréhension de l’imaginaire d’une époque.

 

          Une bibliographie très complète (p. 99‑101) suit la recension des études relatives à certaines entrées du corpus (p. 79‑88). Présentée selon les normes anglo-saxonnes, elle témoigne d’un souci de mise à jour important, sans omettre les études plus anciennes et souvent fondamentales sur la question générale de l’urbanisme alexandrin. Les ouvrages cités ici témoignent de l’effort de pluridisciplinarité fourni par l’autrice. Le seul défaut de celle-ci concerne sa place au sein de l’ouvrage, entre le commentaire et le corpus iconographique. Ceci cause une maniabilité moindre, ce qu’aurait évité une position en fin de volume. L’ouvrage reste cependant aisé à consulter de façon longue ou répétée, grâce à la présence de cahiers reliés associée à un brochage qui allège le poids final du livre. Caractéristique des publications de l’IFAO, ce soin porté à l’objet s’allie à celui de l’édition. Aucun défaut de relecture n’a été recensé, mis à part la translittération du nom d’un spécialiste arabe, donné comme « al-Falaki » dans le texte (p. 33 et 35 notamment) et « el-Falaki » en bibliographie (p. 93).

 

          La riche iconographie, qui compte trois clichés en couleur pour les 181 entrées aurait pu être enrichie par des reproductions de la Mosaïque de Palestrina, mais surtout par celles des sarcophages et reliefs paléochrétiens évoqués par l’auteur (p. 47).

 

          Enfin, la présence d’un index répertoriant les mentions de chaque édifice et surtout d’une recension des sources textuelles utilisées aurait été appréciable.

 

          La forme et le contenu de cet ouvrage, maniable, bien documenté et présentant un regroupement de données inédit l’inscrivent au rang d’usuel sur la question de l’urbanisme alexandrin. Grâce au travail d’H. Fragaki, les images acquièrent le statut qui leur revient, celui de données documentant, au même titre que les textes, l’Alexandrie antique comme capitale testimoniale.

 

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[1] L’étude monumentale de P. M. Fraser, Ptolemaic Alexandria reste l’œuvre de référence quant à ce type d’approche. On pourra par ailleurs recourir à l’ouvrage publié très récemment par P.-A. Claudel, Alexandrie : histoire d’un mythe, Ellipses, 2011.

 

[2] Le lecteur désireux d’accéder à l’inventaire complet de ces monnaies consultera avec profit le site de l’université d’Oxford « Roman Provincial Coinage », ayant fait l’objet d’une récente mise à jour au sujet des monnaies alexandrines : http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/

 

[3] Au sujet de la personnification du Canal Canopique en tant qu’Agathos Daimon, avant l’arrivée d’Auguste dont il prendra le nom, l’auteur renvoie à la thèse d’I. Hairy, non publiée à ce jour. La même information se trouve dans I. Hairy, O. Sennoune, « Le canal d’Alexandrie : la course au Nil », in I. Hairy (dir.), Du Nil à Alexandrie. Histoires d’eaux, catalogue de l’exposition organisée au Laténium (Hauterive, 23 octobre 2009 – 30 mai 2010), Éditions Harpocrates, Alexandrie, 2009, p. 138.